Editions : Le livre de poche, 668 pages, 8€90

Quatrième de couverture

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?

Mes impressions de lectures

Violette Toussaint, le cimetière, c’est son paradis. Pas celui des morts qu’elle garde, non, le paradis des vivants. Morte intérieurement, la vie ne lui ayant pas fait de cadeaux, c’est dans un cimetière par le hasard des rencontres, les vivants, les vivants qui visitent les morts, les morts, les conversations, un journal intime qu’elle travaille à la renaissance, qu’elle découvre qu’après l’hiver au jardin vient le printemps…

J’ai été malheureuse, anéantie même. Inexistante. Vidée. J’ai été comme mes voisins de palier mais en pire. Mes fonctions vitales fonctionnaient mais sans moi à l’intérieur. Sans le poids de mon âme qui pèse paraît-il que l’on soit gros ou maigre, grand ou petit, jeune ou vieux, vingt et un grammes.
Mais comme je n’ai pas le goût du malheur, j’ai décidé que ça ne durerait pas. Le malheur, il faut bien que ça s’arrête un jour.

Extrait page 12

Le style de Valérie Perrin est simple est profond, parfois drôle, grave aussi. Elle possède un sens de l’image qui rend les descriptions captivantes. J’ai noté des kilomètres de citations, ce qui ne m’arrive pas souvent en lisant, je l’avoue.
J’ai été remuée, happée en douceur. J’ai levé le nez des feuillets très souvent pour m’imprégner du texte des histoires emmêlées, démêlées, détricotées, retricotées, pour étirer ma lecture.

Le récit est un va et vient entre passé, présent comme la mer, là-bas dans les calanques, un lieu de vacances, à Marseille, un paradis.  J’ai refermé l’ouvrage une larme à l’œil, avec une envie d’aller de l’avant à me dire que la vie c’est devant. C’est magistral et magistralement construit.

Je referme le journal d’Irène le cœur lourd comme on referme un roman dont ont est tombé amoureux. Un roman ami dont on a du mal à se séparer parce qu’on veut qu’il reste près de soi à portée de main.

page 640

Après avoir fermé ce livre, je peux le dire : Violette Toussaint c’est ma copine, j’y retournerai souvent pour y piocher quelques mots. Un exemple ?

En avril, je mets des larves de coccinelles sur mes rosiers et ceux des défunts pour lutter contre les pucerons. C’est moi qui dépose les coccinelles avec un petit pinceau, une à une sur les plantes. C’est comme si je repeignais mon cimetière au printemps. Comme si je plantais des escaliers entre la terre et le ciel. Je ne crois ni aux fantômes, ni aux revenants, je crois aux coccinelles.

page 185

Une dernière ?

Ne sous estime jamais le pouvoir de divination de ton jardin.

Page 435

Conclusion et note

Voilà, Madame Sardine mettrait volontiers 4 sardines et demie sur 5 comme évaluation à Changer l’eau des fleurs, mais on ne va tout de même pas couper les sardines en 2 ni en 4, j’irai donc jusqu’à 5 sardines, de la tête à la queue !