A la suite de l’article précédent, poursuivons notre cycle ‘godasses’ avec un cas particulier : la chopine.
La Chopine !
Non, il ne s’agit pas d’une chope de bière mais bel et bien d’une chaussure particulière. L’ancêtre de la chaussure à talon compensé et de la chaussure à talon tout court.
Au début, ce fut un genre de sabot à enfiler pour se tenir au dessus des immondices qui trainaient dans les rues… Ensuite, ce fut un véritable phénomène de mode.
Devenue une hérésie vénitienne très en vogue du XIVe au XVIe, imaginez donc les dames (et les courtisanes) juchées sur des semelles pouvant aller jusque 75 cm de hauteur !

Des chaussures qui nécéssitaient alors l’aide de deux domestiques pour avancer ! Au XVIe siècle, mode oblige, les femmes aristocrates se perchaient tout là-haut, là-haut à un point tel que des touristes se rendaient à Venise pour voir ces femmes et se fendre la poire. La mode a hélas traversé les frontières pour atteindre la France et l’Angleterre.
Matériaux
Une épaisse semelle de liège ou bois, recouvert de velours, de cuir, incrustée de pierres précieuses. Mieux vallait de ne pas perdre sa godasse !
Origine
Au XIVe-XVe, l’Espagne fabriquait des chaussures à hautes semelles en liège, lequel fut exploité à un point tel que la matière devint rare, précieuse donc…
Après deux siècles perchées sur de tels escabeaux, on découvrit enfin que si l’on baissait le devant de la plateforme, madame pouvait marcher seule ! Bon, certes il fallait qu’elle redescende quelque peu de son perchoir ! Le talon fut néanmoins inventé. Tour à tour jugé objet de pouvoir, de torture ou de séduction, à chacun de se faire son opinion donc.
Les semelles compensées et à autres plateformes, elles, font leur retour à intervalle régulier depuis les années 1930. La mode est un éternel retour. Elles furent les compagnes inséparables des pantalons pattes d’éléphants. En bois, en corde, en liège, en plastique, car rien n’arrête les créatifs, pas même le ridicule…
(Sur les photos apparaissent des pages du livre Chaussures de Linda O’Keeffe )
Un chausseur sachant chausser ne sera pas de trop pour le coup !!! Très intéressant article ! Merci de ce partage !
Merci ! Il faut minimum un chausseur sachant chausser pour ce genre d’échassière, avec deux hommes-béquilles (un métier oublié ! Dis donc !).
A l’époque, la main d’œuvre était très bon marché, elles pouvaient se permettre d’avoir deux personnes pour les aider à marcher 😉
En tous cas, c’était délicat d’orner leurs chopines de pierres précieuses… de temps à autre, il devait bien y en avoir une qui se détachait… et qui faisait le bonheur d’une personne de « basse » condition.
Merci pour cet article fort intéressant, Madame Sardine !
Note que pour un prochain concert avec de pareilles chaussures, je pourrais voir au dessus de la forêt de bras levés pour filmer, rire !
Ma foi, les chaussures ont bien des choses à dire… je poursuivrais cette série dans quelques semaines… Faudrait voir aussi que madame Sardine cause confitures et lectures 😉
De rien ! Merci pour les explications bloguesques !