Aujourd’hui, le petit Mamamouchi* s’occupera de ses oignons !
C’est à dire ? De ses affaires privées, car après tout ce sont ses affaires et cela ne nous regarde pas !
Jusque la moitié du XIXe siècle, « ognons » (ou « ognes » voire « oignes » ) désignait les pieds. Ainsi l’expression à l’origine signifiait « Occupe-toi de tes pieds ! » Un euphémisme pour « Occupe-toi de tes fesses ! », partie ô combien privée s’il en est ! L’oignon désignant aussi une autre partie du fondement de l’anatomie dont nous ne causeront pas ici ! La langue française est une langue gauloise que ce blog saura couvrir d’un voile de pudeur ! Non mais !
Pourquoi avoir rapproché les pieds du légume ? Même Claude Duneton dans son excellent Bouquet des expressions imagées ne saurait le dire, alors… L’oignon, le légume cette fois, avait une autre racine : caepa devenu cive en français et ceba en ancien provençal. Ainsi, lorsque l’on s’occupe de ses oignons, on s’occupe de ses petites affaires, non de ce bulbe parait-il requinquant, riche en minéraux et peu calorique.
Au passage, nous pouvons noter que le petit Mamamouchi est vêtu comme un oignon, le légume cette fois ! Une référence à la superposition de pelures, de vêtements donc.
Autres expressions avec « oignon »
L’oignon entre dans d’autres expressions populaires et dans de nombreuses préparations culinaires. On peut ainsi faire quelque chose pour quelqu’un aux petits oignons, en y mettant grand soin et on peut aussi mitonner un lapin à la mode bonne-femme aux petits oignons, la recette nécessitant des oignons grelots, les fameux petits oignons. Ne soyons pas pressés de rejoindre le champ d’oignons (de mourir donc), mettons nous plutôt (ou non) en rang d’oignons. Si cette dernière expression signifie depuis le XVIIe « se placer sur une même ligne » , en 1611 et jusque là elle signifiait « s’agréger à une compagnie où l’on n’a pas sa place », et « se mettre en un rang où il y a des gens de plus haute extraction que vous ». Allusion à la façon dont étaient constituées les bottes d’oignons, les gros d’abords, les autres autour. Certes, une botte n’est pas un rang, que voulez-vous ? L’histoire des expressions françaises est parfois fantasque !
La réforme
Terminons par la réforme de l’orthographe de 1990 qui autorise l’orthographe « ognon », c’est à dire l’écriture à l’ancienne mode !
*Si vous lisez ce blog, vous croiserez régulièrement le petit Mamamouchi, clin d’œil à la grande littérature, mais en petit : ici, on regardera les choses le plus souvent par le petit bout de la lorgnette ! Nous causerons du populaire, nous causerons du manque de correction (orthographique) dont madame Sardine souffre beaucoup, de lectures et de confitures (celles-là même qu’on étale lorsqu’on a pas assez de culture) et de l’amour des mots imprimés : peu importe le support !
N.B. Cet article a été rédigé à l’aide du Robert Historique de la langue française dirigé par Alain Rey et du Bouquet des expressions imagées de Claude Duneton aux éditions du Seuil car Madame Sardine a quelques lettres tout de même !
Félicitations et merci pour la mise en ligne de ce blog et pour ce premier article « aux p’tits oignons » 😉
Se cultiver (c’est le cas de le dire) en s’amusant, c’est tellement agréable !
Belle continuation, Madame Sardine !
Merci mon Loup de mer ! La culture des salades et travailler du bulbe, c’est que ça me connait ! Rire
Eh bien dis donc on se cultive par ici !!! Bravo ! Tout cela me « botte » parfaitement ! C’est un vrai plaisir que de te retrouver ici en compagnie du petit Mamamouchi !!! A tout bientôt ,!!!
Oh, génial alors ! Merci ! Oui, il m’a bien plu le petit Mamamouchi ! On le retrouvera avec ses éléphants tantôt ou plus tard !
Merci pour ce blog aux petits oignons.
De rien ma chère Olivia, merci de ton passage.
Recherche pour de la culture, faire connaissance avec le petit Mamamouchi. Contente de te retrouver avec tout ton petit monde.
A la prochaine lecture !!!!
Oh coucou Marie-Pierre, bienvenue ! Mon petit monde était sagement endormi, il est encore tout engourdi… Ravie de t’accueillir ici !
A tantôt alors.
Quel bonheur de retrouver le plaisir de te lire ! merci beaucoup
Merciiiii ! Ravie de ton passage !
J’ai pleuré en épluchant ce billet… D’aise bien entendu !
Ahahaha, ce sacré oxyde de propanethial ! Merci de ton passage Arnaud !