C’est au camp de concentration de Stutthof (« Le camp de concentration du Stutthof est le premier camp de concentration nazi établi dans un territoire annexé par le Troisième Reich » – Source : Wikipédia) qu’une certaine Flora dirigeait le soir un petit théâtre de mie de pain.
Il faut imaginer des femmes vivant l’horreur, arrachées à leurs vies, privées de leur dignité, torturées, humiliées…
Il faut les imaginer se priver encore, par choix cette fois, en prélevant sur leur ration de pain une portion de mie qui leur servait à modeler de petites figurines.
Il faut les imaginer les mettre en scène, dirigées par Flora pour produire de petits spectacles pour qu’elles et les autres détenues s’échappent un instant de l’indiscible cruauté, à la nuit tombée, le temps d’une représentation.
Le temps d’une histoire, inventant un instant volé à l’horreur absolue, et quel instant !
Il faut enfin et surtout les imaginer tricoter là, malgré tout, des liens, une humanité que ceux qui les parquaient avaient tenté de leur ôter.
Là était ailleurs et ailleurs n’était plus là.
A la une, une photo de Fred Brossel.
Quelles femmes extraordinaires !
Hommage bref et puissant !
(et merci pour le choix d’une de mes photos)
Bouleversantes…
Les barbelés,
la toile d’araignée vide de proie…
Il y a là quelque chose d’un peu réconfortant pour moi… Merci à toi d’avoir accepté de l’illustrer et d’avoir eu l’oeil pour la créer.
Quelle belle, superbe humanité, ainsi révélée ! Quel courage ! Merci pour ce très bel hommage si bien accompagné par la photo choisie de Fred !!!!
J’étais sûre, ma toute douce, que tu serais touchée. Oui, un incroyable courage… Une indicible force à peine imaginable… Merci
Je ne connaissais pas cette histoire à la fois terrifiante et porteuse d’espoir.
Elle en dit long sur le pouvoir des histoires… A fond de cale, les esclaves embarquaient et se racontaient des histoires, c’est ainsi qu’ils les ont emmenées et mêlaient dans les pays où ils étaient réduits à l’esclage, curieux, triste et enrichissant metissage…
Bonjour, je suis bouleversée depuis plusieurs jours par cette histoire et depuis je cherche des traces de Flora.
Mais je sui noyée et perdue dans mes recherches toujours plus bouleversantes et terribles de ce camp de Struthof.
Vous serait-il possible de m’indiquer une source pour me permettre de continuer mon travail de recherche sur cette force à raconter des histoires.
En vous remerciant.
Nathalie Peine.
Bonjour Nathalie, merci pour votre commentaire. Je n’ai pas sur mes étagères le livre où j’ai trouvé cette information, un emprunt sans doute, de mémoire, sans certitude hélas, je pencherai sur un livre de Yves Lavendier sur la Dramaturgie, l’art du récit peut-être. Dans mon souvenir, quel que soit le livre, il s’agissait d’une demi-page.